Un sinistre, qu’il soit matériel ou a fortiori corporel, est toujours un moment si ce n’est de détresse, en tout cas de fragilité.

C’est particulièrement le cas dans les sinistres impactant un bien immobilier, par incendie ou inondation.

La victime, qu’elle soit propriétaire, locataire ou exploitant, est naturellement inquiète de voir son bien en tout ou partie détruit, son activité commerciale suspendue à une éventuelle prise en charge par l’assurance.

C’est là qu’apparait parfois, de façon singulièrement spontanée, « l’expert en assurance » qui, sans doute attiré par la fumée des cendres encore incandescentes de l’incendie qui a ravagé un restaurant ou un entrepôt, vient proposer ses services.

Ledit expert propose alors, moyennant un pourcentage sur les sommes qui seront allouées par l’assureur de la victime, d’accompagner celle-ci dans l’estimation de son dommage.

Cette démarche mérite d’être regardée avec méfiance.

En effet, le dit expert s’empresse de faire signer à l’assuré encore sous le choc, un contrat de « mission d’expertise », dans lequel il propose, moyennant un pourcentage, souvent 5% de la somme qui sera allouée par l’assurance, d’accompagner la victime.

On peut s’interroger sur l’intérêt pour l’assuré de s’adjoindre un « expert » qui le délestera de 5% de l’indemnisation que lui proposera son assureur.

En effet, sauf exception, les assureurs indemnisent au plus juste les préjudices, selon des grilles d’indemnisation bien établies.

L’expert amiable ne pourra guère que proposer des indemnisations qui seront sans doute conformes à celles proposées par l’expert de la compagnie d’assurance.

En cas de désaccord avec l’assureur, il faudra de toute façon opter pour la voie judiciaire, en confiant la procédure à son avocat.

Il est donc préférable, avant de signer un contrat de mission d’expertise avec un expert amiable, de consulter son avocat pour éviter de s’exposer à des frais inutiles.